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Ecluse de Conflandey

11/03/2009 | Ecluse de Conflandey

La descente de la Saône restera mon meilleure souvenir question navigation. Pilotage, pourrait-on dire!
Surtout les premières heures, où le lit est étroit et les méandres serrés. Les réflexes viennent vite, façon conduite d'une voiture sur la neige. La lenteur apparente des mouvements est très trompeuse: le GPS affiche environ 15km/h, et sans anticipation, on court à la catastrophe. Le premier virage pris un peu tard, un peu large me le rappelle bien vite, envoyant Ondine près de la rive extérieure d'un coup de cuillère à pot. Je m'amuse à estimer la marge de manoeuvre entre deux méandres: 10 à 15 secondes pour rattrapper le coup, guère plus.
Par endroit, les berges ont disparu sous l'eau, seuls dépassent quelques arbres. Et par-dessus tout ça, le vent s'en mêle et me fait jurer comme pas possible alors que nous ratons la première perche d'écluse automatique, grise sur fond gris au mileu d'un virage...
Heureusement nous sommes seuls, le paysage est charmant, et la rivière est à nous. Je reste vissé au macaron, prenant soin de m'annoncer régulièrement à la VHF, avec pour seul répit les canaux de dérivation. Une des premières écluses est juste à côté du barrage, et selon les avis compétents, il faut s'en méfier. Ce sera un sans faute rassurant. En revanche, jusqu'à Saint Jean de Losne les portes de gardes me donneront des sueurs froides.
Les premières sont sans grandes difficulté, histoire de bien mettre le novice que je suis en confiance. A celle ce Chemilly, le lit est large et le courant invisible. Plutôt que de perdre du temps à longer la rive, je coupe par le milieu du méandre droit vers la porte. La connerie à ne pas faire.
A dix mètres des eaux calmes du canal, le nez d'Ondine part gentiment dans le courant. Je donne un bon coup de macaron, nous croyant tirés d'affaire. Le cul glisse brusquement dans vers la berge en pointe, bien aidé par le gouvernail et le courant. Le barrage est à moins de 200m de là... oups! Le temps de dire à mon coéquipier de se tenir prêt à jeter l'ancre, je pousse le Lister à fond tout en tournant le macaron comme un perdu. Le canal à prendre n'est pas large, mais la porte de garde l'est encore moins, et lourdement maçonnée. Ondine sort du courant, mais impossible de la glisser entre les deux murs. Imaginant un choc frontal à cette allure, je fais gronder l'inverseur en baissant à peine le régime, à fond de marche arrière, laquelle nous freine et dévie l'étrave. Juste assez pour engager la pointe et buter lourdement le côté droit , nous retrouvant projetés sur le mur gauche de tout le poids du bateau. Vilainement freinée, Ondine passe.
Au final, un peu de peinture éraflée, quelques verres brisés et une belle frayeur. La mécanique a tenu, j'en connais maintenant les limites, et j'ai pris ma leçon. Mais quand je vois les traces de chocs sur la coque, j'ose à peine penser à la violence des impacts qu'elle a dû subir. Merci la construction hollandaise!

20:42 Publié dans 4- Le convoyage, partie France | Lien permanent | Commentaires (0)

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